France-Irak-Actualité "La Cisjordanie, poubelle de l’État hébreu" Publié par Gilles Munier sur 26 Février 2018


Un Palestinien collecte des déchets plastiques dans le village de Kfar Rai,
 en Cisjordanie © Reuters

par René Backmann (revue de presse : CAPJO - EuroPalestine/Mediapart – 22/2/18)*
René Backmann s’indigne à son tour dans Mediapart, du rapport de l’ONG israélienne B’Tselem, qui montre qu’Israël, qui se vante tant d’écologie, traite la Cisjordanie comme sa poubelle.
Israël a construit en Cisjordanie 15 installations de recyclage et de traitement de ses déchets industriels et médicaux dont l’activité met en péril la santé des habitants et nuit gravement à leurs ressources naturelles. Au mépris, là encore, du droit international."
"L’État d’Israël, qui occupe depuis 1967 le territoire palestinien de Cisjordanie, ne se contente pas d’y avoir transféré en un demi-siècle près de 700 000 de ses citoyens, en comptant les colonies de Jérusalem-Est. Plus discrètement, mais dans le même mépris du droit international et de la population locale, il a aussi transformé ce territoire occupé en décharge pour ses déchets domestiques et industriels.
Surtout lorsqu’ils sont particulièrement dangereux, pour l’homme et pour l’environnement. C’est ce que révèle l’organisation israélienne de défense des droits de l’homme B’Tselem dans un rapport daté de décembre 2017, « Made in Israël : exploiting palestinian land for treatment of israeli waste ». Disponible depuis plus d’un mois, ce rapport a eu assez peu d’échos en Israël comme à l’étranger. C’est d’autant plus surprenant que son contenu est explosif.
(Voir notre article du 28 janvier dernier sur le

Selon ce document, 15 installations de traitement des déchets ont été créées dans des « zones sacrifiées » de Cisjordanie pour stocker ou recycler une bonne partie des 350 000 tonnes de rejets dangereux produits chaque année en Israël. Près de 60 % de ces déchets sont d’origine organique, comme les solvants ou les lubrifiants. Environ 10 % contiennent des métaux, souvent issus des accumulateurs ou des piles (plomb, lithium, aluminium, cuivre, zinc). Le reste est composé de terres polluées, d’eaux usées industrielles et d’emballages de produits toxiques. Ces rejets dangereux sont issus de tous les secteurs de l’activité économique israélienne : chimie, pharmacie, haute technologie, métallurgie et traitement des métaux, agriculture, industrie militaire, combustibles et carburants. D’autres rejets dangereux proviennent des hôpitaux, infirmeries et dispensaires, ainsi que des fermes ou des ateliers de réparation automobile.
« Globalement, écrit l’auteur du rapport, Adam Aloni, les informations sur les quantités des divers types de déchets traités en Cisjordanie et sur l’impact de cette activité ne sont pas accessibles au public. Les demandes que nous avons adressées, en application des dispositions légales sur la liberté d’information sont restées sans réponse. Les questions parlementaires posées au ministère de la protection de l’environnement et à l’Administration civile [la branche de l’armée chargée des territoires occupés – ndlr] par le député Dov Khenin en mars 2017 sont également restées sans réponse à ce jour. »
« Finalement, après la publication du rapport, confie à Mediapart Adam Aloni, nous avons reçu un appel téléphonique du ministère de la protection de l’environnement, qui nous indiquait que la loi sur la protection de l’environnement ne s’appliquait pas à la Cisjordanie et qu’ils n’avaient donc aucune information sur les transferts de produits polluants dans ce territoire. La dissimulation des informations constitue une grande partie du problème. Israël a créé des conditions dans lesquelles il peut agir sans transparence, ni obligation de rendre des comptes. »
René Backmann dans Mediapart
Mais rassurons-nous en précisant que les collines installées illégalement par Israel en Cisjordanie, sont exemptes de ce déversement de déchets. Seuls les Palestiniens y ont droit (NDLR)
Et quand on sait que l’organisation israélienne KKL (Fonds National Juif) vient collecter de l’argent en France, en se présentant comme une association écologique, et que les donateurs bénéficient de déductions fiscales, avec notre argent de contribuables, on peut aussi s’indigner et demander des comptes au gouvernement français !
*Source : CAPJPO-EuroPalestine

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