La Fédération marocaine des
médias (FMM), la Fédération nationale du
journalisme, de l'information et de la communication (FENAJIC) affiliée à
l'Union marocaine du travail (UMT) et la Fédération marocaine des éditeurs de
journaux (FMEJ) ont tenu, jeudi 25 janvier au siège de cette dernière à
Casablanca, une réunion de coordination et de concertation pour passer en revue
les différentes problèmes impactant aujourd'hui le secteur de la presse dans
notre pays.
Après une discussion
approfondie et sérieuse concernant les divers aspects de la situation générale
du secteur et ses répercussions professionnelles, économiques, sociales et
managériales, les instances susmentionnées en ont conclu ce qui suit :
- Elles déclarent suivre avec préoccupation et
inquiétude le déroulement de l'opération de renouvellement de la carte de
presse par la commission provisoire et expriment leur compréhension des
protestations des professionnels.
- Elles expriment leur étonnement quant à la
lenteur avec laquelle les responsables persistent à mener l'opération
susmentionnée, et de la faible communication avec les professionnels
protestataires ou leur interaction avec leurs doléances pertinentes.
- Elles appellent la commission provisoire à
publier les listes des bénéficiaires de la carte de presse au cours des cinq
dernières années, afin de pouvoir s'assurer de leur totale conformité et
l'interaction des professionnels et des organisations professionnelles avec
leurs données.
- Elles dénoncent une nouvelle fois le fait de
ne pas avoir été invitées à participer à la réunion élargie de la commission de
la carte comme l'exigent les lois en vigueur et comme il était toujours de
coutume.
- Elles enregistrent la promulgation par le
ministère en charge du secteur d'un décret relatif à l'aide publique et son
approbation par le conseil de gouvernement, sans aucune concertation ni
discussion préalable avec les organisations professionnelles, ainsi que la
décision ministérielle commune relative à ce décret qui devrait être publié.
- Elles enregistrent que le décret, promulgué
sans aucune concertation préalable, comporte des conditions qui auront des
répercussions négatives sur la presse électronique et régionale, ainsi que sur
les petites et moyennes imprimeries, et conduira, en conséquence, à la
restriction du pluralisme et de la diversité du secteur de la presse dans notre
pays.
- Elles expriment leur étonnement que les
conditions relatives à l'opération de renouvellement de la carte de presse et
celles incluses dans le décret d'aide publique soient similaires dans leur
déterminant, et de nature à faire disparaître les petites entreprises de presse
et régionales, à cibler le pluralisme de la scène médiatique nationale et à
pousser de nombreux professionnels vers le chômage.
- Tout en appelant les instances réunies à
veiller au pluralisme et à la diversité, tels que pratiqués dans l'expérience
démocratique marocaine, et à faciliter les opérations de renouvellement de la
carte professionnelle afin de préserver la continuité et la stabilité d'un
certain nombre d'entreprises et d'emplois de presse, elles soulignent la
nécessité de respecter les lois en vigueur dans le Royaume et de s'abstenir de
les violer ou de s'attribuer les compétences d'autres institutions.
- Les instances professionnelles rappellent
que l'existence aujourd'hui d'une commission provisoire est en soi un
indicateur d'une dégradation et d'un recul par rapport à l'acquis démocratique
incarné par la création de l'institution d'autorégulation en 2018, et
appellent, par conséquent, le gouvernement à envisager de sortir de ce
provisoire, dans les plus brefs délais, à respecter la loi, l'esprit de
l'article 28 de la Constitution et le libre choix démocratique.
- Les instances professionnelles réunies
renouvellent leur disposition à s'engager dans toute initiative visant à
améliorer les conditions matérielles et sociales des ressources humaines et du
corps professionnel journalistique, et annoncent leur engagement effectif dans
le dialogue en vue de l'élaboration d'un pacte social moderne et concerté, qui
assure la mise en place d'une convention collective couvrant le secteur,
convenue entre les parties concernées et respectant les lois en vigueur au
Maroc.
- Elles entameront prochainement le processus
de préparation de cette convention entre elles, et veilleront à lancer un
dialogue avec toutes les instances professionnelles sérieuses concernées par
cette question, et espèrent que toutes les organisations professionnelles de
journalistes et d'éditeurs s'engageront avec sincérité dans cet appel pour
mettre fin à la division et aux tensions entre les professionnels, qui
n’ouvrent aucun horizon à la profession ni aux professionnels.
- Tout en enregistrant ces positions, les
instances professionnelles réunies expriment leur étonnement quant à l'absence
de tout véritable dialogue de la part du ministère en charge du secteur, de sa
persistance dans la pratique de l'exclusion et de la discrimination, et
d’absence d’initiatives visant à rassembler et à unifier le corps professionnel.
- Au même moment, les instances réunies
s'étonnent que ce soit la commission provisoire qui a été chargée de demander
des mémorandums et des avis relatifs aux réformes juridiques concernant le
secteur. Outre la manière dont la commission provisoire l'a annoncé et la
méthode de la mise en œuvre de ce dialogue, la logique aurait été que ce soit
le ministère qui mène ce dialogue avec les organisations professionnelles et
lorsque les consensus nécessaires seront réunis, le gouvernement s'engage avec
l'institution législative à parachever la procédure d'approbation des lois,
conformément à la pratique démocratique.
Après avoir convenu de tous
les points discutés, les instances réunies se sont une nouvelle fois félicitées
de leur coordination et de leur action commune et ont annoncé que leur
initiative est ouverte à toutes les organisations professionnelles sérieuses et
crédibles, en vue de l'unité et du rejet de la division.
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