Maroc : Déclaration du gouvernement à propos de la lutte anti-drogue suite à la rencontre tenue, ce jour, par MM. Mohammed Hassad, Ministre de l’Intérieur, Mustapha Khalfi, Ministre de la Communication porte parole du gouvernement, et Cherki Drais, Ministre délégué auprès du Ministre de l’Intérieur, avec certains organes de presse.
Suite aux déclarations des responsables
algériens sur la lutte anti-drogue, le Gouvernement marocain tient à apporter
les précisions suivantes :
1. Le Maroc a toujours traité la question de
la culture du cannabis avec transparence et détermination, loin de toute
surenchère stérile.
2. Les autorités marocaines ont entrepris une
démarche volontariste avec l’ONDUC (Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime) pour
réduire progressivement la culture et le trafic du cannabis.
3. Une enquête avait été menée conjointement avec l’ONUDC et avait
permis d’évaluer ces superficies à 134.000 ha.
4. Depuis, des efforts colossaux ont été accomplis, ayant
permis de réduire les superficies cultivées à 47.000 ha (soit -65%).
Notre objectif à très court terme est de réduire ces superficies à moins de 30.000 ha cultivés.
5. Parallèlement
, la lutte contre les réseaux du trafic de drogue a permis la saisie, au cours
des six premiers mois de cette année, par exemple, de plus de 100 tonnes du
chira et le démantèlement de 98 réseaux de trafic.
6. Les efforts du Maroc sont aujourd’hui reconnus et salués et
ont suscité même l’adhésion des pays du voisinage euro-méditerranéen et
favorisé la constitution du G4 (Maroc, Espagne, France, Portugal).
7. Alors que les efforts du Maroc sont loués par les partenaires
régionaux et internationaux, les responsables algériens continuent à polémiquer
sur une question importante qui concerne la sécurité et la santé des
populations.
8. Pire encore, et depuis longtemps,
l’Algérie s’est inscrite dans une logique d’accusation systématique à l’égard du Maroc. Pour le sujet de
la lutte contre la drogue, ceci est incompréhensible puisque c’est
l’Algérie qui préside la sous-commission chargée de la lutte
anti-drogue créée au sein de l’Union du Maghreb Arabe (UMA).
9. Au lieu de réunir cette structure pour faire converger les efforts
collectifs des pays de la région, le gouvernement algérien n’a pris aucune
initiative, et opte plutôt, pour le dénigrement.
10. Pire et malheureusement, à la date d’aujourd’hui, aucun contact,
ni communication, ni échange entre officiels algériens et marocains n’ont lieu.
Dans ce cas, comment deux pays qui ne se parlent pas puissent-ils mener une
lutte commune et efficace contre des réseaux qui s'activent de part et d'autre
des frontières. La coopération exemplaire avec l'Espagne (dont la
réussite est reconnue) est à méditer.
11. L’attitude des autorités algériennes dénote d’un choix
politique délibéré pour maintenir le
statu quo qui ne sert que les intérêts des trafiquants (ce n'est un
secret pour personne que la contrebande par exemple des cigarettes provenant de
l’Algérie demeure la principale source de financement des réseaux criminels y
compris les réseaux terroristes dans la région du Sahel)
12. De même,
l’Algérie demeure, dans la région le principal pourvoyeur des psychotropes dont
l’impact est beaucoup plus dévastateur sur la santé et la sécurité des
populations.
13. A
signaler que les services marocains ont saisi plus de 143.000 comprimés
psychotropes depuis le début de l’année 2014.
14. A
rappeler que l’année 2013 a
été marquée par la saisie de plus de 450.000 comprimés ce qui avait amené les autorités
marocaine à intensifier les efforts de lutte afin d’endiguer ce fléau venant de
l’Algérie.
15. Maintenant qu’elles reconnaissent officiellement le développement
de la culture de l’opium en Algérie, nous espérons que les autorités
algériennes prennent dès à présent
les mesures qu’il faut afin d’éviter que cette drogue n’atteigne le
Maroc comme c’est le cas pour les psychotropes. Ces deux substances sont
malheureusement beaucoup plus dangereuses.
16. Aussi,
nous invitons, une nouvelle fois, les autorités algériennes à s’inscrire dans
une démarche constructive pour lutter contre les crimes transfrontaliers,
notamment, les trafics des drogues. Dans tous les cas, le Maroc, en tant
qu’Etat responsable, restera serein et ouvert dans sa démarche.
17. En
tant qu’Etat séculaire, le Maroc
aspire à vivre dans la paix et la compréhension avec ses voisins et ne
se lassera jamais de tendre la main à tous les acteurs dans la région, sans
exception, afin d’œuvrer ensemble à
assurer la sécurité et
la quiétude des populations.
18. Nous
espérons que cet appel sera entendu
par les responsables algériens.
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